Société

Afrique : 90% de la ressource en eau est transfrontalière

Pour limiter les tensions liées aux pénuries d’eau, l’un des axes sur lesquels l’ONU travaille, c’est de pousser à une plus grande coopération transfrontalière en partage de l’eau. Pour cela, elle s’appuie sur un outil : la Convention de l’eau de 1992. À la base, c’était une convention entre pays européens pour préconiser les obligations des pays qui partagent des ressources en eau – partagent un fleuve, une rivière ou dépendent du même bassin aquifère.

Mais depuis 2016, tous les pays du monde peuvent désormais la signer, c’est devenu comme une convention cadre, qui permet à des pays voisins de poser des principes de mise en commun des ressources ou d’infrastructures comme des barrages. Quelque 153 États dans le monde partagent les mêmes bassins aquifères, les besoins sont donc immenses.

On note un fort intérêt des pays africains pour cette convention : le Nigeria doit annoncer ce mercredi qu’il la rejoint. Ce sera le septième État africain signataire. Et il sera vite suivi par la Gambie, la Côte d’Ivoire, la Namibie ces mois prochains. La RDC, la Sierra Leone, la Tanzanie et l’Ouganda sont également intéressés.

Car entre le réchauffement climatique et la pression démographique, il y a un vrai besoin à réguler ces eaux partagées, d’autant que 90% des ressources en eau en Afrique sont transfrontalières. Comment gérer par exemple que le Nigéria passe de 200 à 400 millions d’habitants d’ici 2050, alors que plus de 60% de la population vit dans le bassin aquifère du Niger, qui est partagé par neuf pays ? Le pays va pouvoir ouvrir la réflexion avec ses voisins. Et puis, les pays africains sont habitués à la coopération dans ce domaine : ils ont été pionniers en la matière, en ayant mis dès les années 1970 des mécanismes de gestion des fleuves partagés, comme celui du fleuve Sénégal, entre le Sénégal, la Mauritanie, la Guinée et le Mali. Là, avec ce traité, ce sont non seulement les eaux de surface qui sont encadrées, mais aussi les eaux souterraines qui jusque-là, n’étaient absolument pas régulées, peut-on lire sur le site de la RFI.

  • Egide Kitumaini

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