Atelier de cartographie des terres Batwa autour du Parc National de Kahuzi-Biega
Une importante rencontre se tient ce jour à Bukavu, réunissant près de 70 acteurs clés autour de la question de la cartographie des terres Batwa aux alentours du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB). Cet atelier, organisé par le PNKB-WCS, vise à mieux connaître les communautés Batwa, à reconnaître leurs droits et à favoriser une coexistence pacifique entre les populations locales et le parc.
Une initiative pour mieux comprendre et protéger les Batwa
L’objectif principal de cet atelier est de collecter des données précises sur les communautés Batwa, notamment leur localisation, leur nombre et leurs besoins. Cette cartographie permettra de mieux comprendre les enjeux auxquels font face ces populations autochtones, souvent marginalisées et exclues des processus de développement.
« Cette initiative est une étape cruciale pour reconnaître les droits des Batwa et pour trouver des solutions durables aux conflits liés à la terre et aux ressources naturelles », a déclaré Dieudonné Akilimali, le modérateur de l’atelier.
L’atelier est marqué par une forte participation des acteurs locaux, notamment les chefs coutumiers (Kabare, Buhavu, Buloho et Ninja), Secteur de Bakano, chefs de groupements, les représentants des communautés Batwa à travers des leaders PA, les services de l’État (ANR, FARDC, PNC), COPIL et les partenaires techniques et financiers (les partenaires Tulinde (PIDP, UEFA, CCI, PUDRI, UWM), INS, GIZ, IA, CRS, WG, ME, UCPUED, VEAD, UPDMR).
Cette approche participative vise à s’assurer que les besoins et les aspirations des Batwa soient pris en compte dans toutes les décisions.
« Nous voulons que les Batwa soient acteurs de leur propre développement », a souligné Kadir Boru, chef de la conservation communautaire du PNKB. « Cette cartographie leur donnera une voix et leur permettra de défendre leurs droits ».
Les enjeux de la cartographie
La cartographie des terres Batwa permettra de :
- Reconnaître les droits coutumiers des Batwa : En identifiant les territoires traditionnels des Batwa, cette cartographie contribuera à renforcer leurs droits sur leurs terres et leurs ressources.
- Améliorer la gestion du parc : Le PNKB pourra mieux concilier les besoins de conservation de la biodiversité avec les droits des communautés locales.
- Prévenir les conflits : En clarifiant les droits fonciers, la cartographie contribuera à réduire les tensions et les conflits entre les différentes communautés.
- Améliorer les conditions de vie des Batwa : Les données collectées permettront de mieux cibler les interventions en faveur des Batwa, notamment en matière d’accès aux services sociaux, à l’éducation et aux soins de santé.
Les prochaines étapes selon Kadir Boru
Les participants à l’atelier ont convenu de mettre en place un comité de suivi pour coordonner les activités de cartographie et assurer la diffusion des résultats. Les données collectées serviront de base pour l’élaboration de plans d’actions en faveur des communautés Batwa.
“Cet atelier marque une avancée significative dans la reconnaissance des droits des peuples autochtones Pygmées au Sud-Kivu”, a déclaré sa majesté Alexandre Rugemaninzi 3.
Il témoigne de la volonté de toutes les parties prenantes à trouver des solutions durables pour assurer la coexistence pacifique entre les hommes et la nature tels que le souhaitait feu Mwami Désiré Kabare Rugemaninzi 2, d’heureuse mémoire.
A l’issu de l’atelier, Pascal Iragi, adjoint à la Coco, a pu procéder à la présentation des villages et groupements des peuples autochtones habitant les zones concernées par l’extension du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Maniema.
Cette étape cruciale a permis d’identifier précisément les villages et groupements autochtones présents dans la zone d’extension du parc.
Un questionnaire d’enquête a été élaboré spécifiquement pour recueillir les informations nécessaires à la réalisation de cette cartographie sociale. Ce questionnaire, conçu de manière participative avec le responsables de l’INS, permettra de recueillir des données sur la démographie, les activités économiques, les systèmes de gouvernance, les connaissances traditionnelles et les besoins spécifiques de chaque communauté.
Cet atelier marque une étape importante dans le processus de reconnaissance des droits des peuples autochtones et de leur participation à la gestion des ressources naturelles. Les résultats de cette étude serviront de base à l’élaboration de stratégies de développement durable pour les communautés autochtones et le parc national de Kahuzi-Biega.
- Egide Kitumaini