Société

Bukavu : Derrière les façades, une précarité persistante (Analyse de Ngabo Van)

Si Bukavu, capitale du Sud-Kivu, présente un visage dynamique et en constante évolution, derrière cette façade se cache une réalité bien plus sombre. De nombreux quartiers, souvent situés en périphérie ou dans des zones difficiles d’accès, sont confrontés à une précarité persistante. Les habitants de ces zones, malgré leur participation au budget participatif, se sentent souvent oubliés et laissés pour compte.

Un budget participatif aux résultats mitigés

Le budget participatif, présenté comme un outil de démocratie participative, est censé permettre aux citoyens de décider de l’utilisation d’une partie du budget de leur commune. À Bukavu, ce dispositif a été mis en place dans le but d’améliorer les conditions de vie des populations. Pourtant, les résultats semblent mitigés.

Si certains projets financés grâce au budget participatif ont indéniablement amélioré le quotidien des habitants, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer des inégalités dans la répartition des fonds. Les quartiers les plus défavorisés auraient ainsi moins de chance de voir leurs projets retenus.

Les causes d’une précarité persistante selon Ngabo Van

Plusieurs facteurs expliquent cette situation :

  • L’insuffisance des fonds alloués au budget participatif : Le montant global dédié à ce dispositif est souvent jugé insuffisant pour répondre à l’ensemble des besoins.
  • Des critères de sélection des projets parfois opaques : Les critères utilisés pour sélectionner les projets à financer ne seraient pas toujours clairs et objectifs, favorisant ainsi certains quartiers au détriment d’autres.
  • Un manque de suivi et d’évaluation des projets : Une fois les projets financés, il est souvent difficile de s’assurer de leur bonne réalisation et de mesurer leur impact réel sur le terrain.
  • Des inégalités sociales persistantes : Les habitants des quartiers les plus pauvres sont souvent moins bien organisés et disposent de moins de moyens pour défendre leurs intérêts.

Les conséquences de cette précarité

La précarité dans laquelle vivent certains habitants de Bukavu a de lourdes conséquences :

  • Un accès limité aux services de base : Eau potable, électricité, assainissement, santé… Les habitants des quartiers défavorisés sont souvent privés de ces services essentiels.
  • Un développement inégal : Les disparités entre les différents quartiers de la ville se creusent, accentuant les tensions sociales.
  • Une insécurité accrue : Les quartiers les plus pauvres sont souvent plus vulnérables à l’insécurité, que ce soit en termes de criminalité ou de catastrophes naturelles.

Quelles solutions ?

Pour améliorer la situation, il est nécessaire de :

  • Augmenter les budgets alloués au budget participatif.
  • Renforcer la transparence et l’équité dans la sélection des projets.
  • Mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation rigoureux.
  • Soutenir les organisations de la société civile qui œuvrent pour l’amélioration des conditions de vie des populations.

La précarité dans laquelle vivent certains habitants de Bukavu est un problème complexe qui nécessite des solutions à long terme. Il est urgent de mettre en place des politiques publiques ambitieuses et de renforcer la participation citoyenne afin de garantir un développement équitable et durable pour tous.

  • Egide Kitumaini

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