Partenaires

Bukavu : Le Procureur de la Cour Pénale Internationale est attendu à l’Hôpital de Panzi

87 fosses communes et 250 familles victimes voilà un extrait du rapport alternatif de SOS Justice présenté au Prix Nobel à Bukavu. L’entretien a eu lieu ce mercredi 24 mai 2023 à l’hôpital de Panzi à Bukavu.

L’Association SOS Justice s’est entretenue ce 24 mai 2023 avec le Prix Nobel de la Paix 2018, le Docteur Denis Mukwege à l’Hôpital de Panzi.

Au menu des échanges, le rapport alternatif de cette organisation œuvrant pour les Droits Humains, la justice pour tous et contre l’impunité vis-à-vis des crimes de masses, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Depuis près de 10 ans, SOS Justice enquête sur les fosses communes et des cimetières de fortune éparpillées à travers la ville de Bukavu et ses périphéries. L’organisation affirme avoir identifié certains noms des victimes dont les restes ont reposé ou reposent encore dans ces fosses.

Il est vrai que certains ossements ont été déplacés, la terre retournée à l’endroit et des bâtisses érigées sur des fosses dans la ville de Bukavu, parfois avec le but d’effacer ces preuves.

SOS Justice a présenté des photos des sites où les corps des Bukaviens assassinés et d’autres personnes prises entre les feux de l’Afdl et du RCD ont été jetés, pêle-mêle, les uns sur les autres, sans dignité.

SOS mène toutes ces actions pour constituer des débuts et des indices des preuves tangibles, préalables à des enquêtes plus fouillées, afin que la mémoire des gens assassinés dans les différentes guerres dites de libération ne tombent pas dans les oubliettes de l’histoire. 

Ainsi, 87 fosses communes sont déjà identifiées et dans 23 d’entre elles, certaines personnes enterrées bien définies. Cette organisation ne s’arrête pas là, car avec ses moyens du bord, elle a réussi à mettre sur pied quelques comités des survivants, afin que le moment venu, ils se constituent en partie civile et attaquent en justice tous leurs bourreaux.

L’organisation entend aussi demander au Maire d’envisager débaptiser un Rond-Point de Bukavu et lui donner un nom en souvenir de toutes ces victimes.

Le Prix Nobel s’est montré réceptif et a encouragé l’organisation pour ce travail intellectuel. Pour lui, la population congolaise semble être abandonnée à sa triste sort par les grands faiseurs des lois de ce monde.

« Ça peut se comprendre. Mais le comble », poursuit le Nobel, est cette résignation dans laquelle se retrouve la population congolaise. Ce qui n’augure pas des garanties de non répétition.

« Ces violences risquent d’être cycliques. Et c’est aujourd’hui que la lutte doit être menée », indique Darius Kitoka, membre de cette organisation de défense de droits humains. Et ce, à travers des initiatives telles que celles de SOS Justice.

Mukwege souhaite que SOS Justice soit aux premières loges, lors de l’arrivée du Procureur de la Cour Pénale Internationale, monsieur Karim A. A. Khan. Ce dernier est attendu à l’Hôpital de Panzi vers la fin de ce mois de mai.

Le Docteur Denis Mukwege a estimé que la population devrait davantage comprendre le sens de la lutte pour la justice transitionnelle. Ce que les délégués de SOS Justice ont promis de réaliser dans les limites de leurs moyens.

Rappelons que SOS Justice est une association basée à Bukavu et a déjà présenté le premier draft de son rapport alternatif en 2020 et poursuit ces investigations pour aider la justice à compiler des preuves des massacres pour que les victimes obtiennent justice et que les survivants aient droit à la réparation et à la garantie de non répétition.

  • Egide Kitumaini

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page