Bukavu : PNKB, site en péril redevient progressivement celui du patrimoine mondial
Le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB), joyau du patrimoine mondial, traverse une période particulièrement critique. C’est ce qu’a souligné le directeur chef de site, le docteur Arthur Kalonji, lors de l’ouverture des assises du comité de coordination du site, réunies à l’hôtel résidence de Bukavu.
Situé au cœur d’une région en proie à des conflits armés et à une pression anthropique intense, le PNKB abrite une biodiversité exceptionnelle, notamment l’une des dernières populations de gorilles des plaines de l’Est.
Cependant, la guerre au Nord-Kivu, la présence de groupes armés, l’exploitation minière illégale et les enjeux liés aux peuples autochtones mettent en péril la survie de cet écosystème fragile.
Face à ces défis complexes, les acteurs de la conservation se sont réunis pour discuter des stratégies à mettre en œuvre. Pourquoi s’engager dans la protection du PNKB ?
Le docteur Kalonji a rappelé l’importance cruciale de ce parc pour la biodiversité mondiale et pour les communautés locales. Il a également souligné les difficultés rencontrées par les aires protégées en République Démocratique du Congo, en raison d’un soutien financier souvent insuffisant et d’un contexte socio-politique instable.
Pour faire face à ces défis, l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) a mis en place des partenariats public-privé, notamment avec la Wildlife Conservation Society (WCS). Ces partenariats visent à mobiliser les ressources nécessaires pour assurer une gestion durable du parc, renforcer la surveillance et lutter contre les menaces qui pèsent sur la biodiversité.
“Le Parc National de Kahuzi-Biega est un joyau de notre patrimoine naturel, une fierté nationale. Il est de notre devoir à tous de le préserver pour les générations futures”, a déclaré Didier Kabi. “Le gouvernement provincial, sous la conduite de notre Gouverneur, s’est engagé à faire de la protection de ce parc une priorité absolue”, a ajouté le ministre provincial de l’environnement.
“Nous attendons de cet atelier des recommandations concrètes et des propositions novatrices qui nous permettront de renforcer la gestion du parc, de lutter contre les menaces qui pèsent sur sa biodiversité et d’améliorer les conditions de vie des communautés locales. Ensemble, nous devons trouver des solutions durables pour assurer la pérennité de cet écosystème exceptionnel”
Les assises du comité de coordination vont permettre de faire le point sur la situation du PNKB et de définir les prochaines étapes à suivre. Le gestionnaire de cette aire protégée a souligné l’urgence d’agir pour préserver ce patrimoine naturel exceptionnel et de renforcer la collaboration entre les différents acteurs impliqués dans sa conservation.
- Egide Kitumaini