Bukavu : Vers une cohabitation pacifique entre hommes et hippopotames à Kavimvira
Un atelier de restitution des résultats de consultations sur l’élaboration d’un addendum au Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) du sous-projet de construction du poste frontalier de Kavimvira s’est tenu ce lundi 20 mai à Bukavu. L’objectif était de recueillir les avis des acteurs et experts environnementaux sur les mesures à prendre pour minimiser les conflits entre hommes et hippopotames dans la zone du projet, ce, avant le financement du projet par la Banque Mondiale.
Damien Kampempe, enseignant à l’ISP et informaticien, a présenté les résultats des études menées sur les habitats des hippopotames entre le Burundi et la RDC. Ces études ont révélé que les constructions anarchiques, l’agriculture et la pêche ont détruit une grande partie des habitats naturels des hippopotames, les poussant à se rapprocher des zones habitées par l’homme. Cette situation a entraîné une augmentation des conflits entre les deux parties, avec des conséquences graves pour les populations locales et les hippopotames eux-mêmes.
Josué Aruna, responsable de l’ONG The Congo Basin Conservation Society Network et membre de l’IUCN Hippo Specialist Group, point focal de la Convention de Ramsar et des Eaux Douces, a exposé le plan de mise en œuvre des mesures de gestion des conflits homme-hippopotame.
Ce plan comprend plusieurs actions, notamment le respect des normes urbanistiques lors des constructions, la mise en place d’un plan de communication pour la sensibilisation des populations locales, la création d’un site protégé pour les hippopotames, la clôture des sites de ces animaux pour limiter leurs mouvements, l’interdiction de la pêche dans leurs sites, et le renforcement de la réglementation de la pêche.
Les participants à l’atelier ont souligné l’importance de la collaboration entre toutes les parties prenantes pour la réussite de ces mesures. Ils ont également appelé l’État à appuyer les mesures d’accompagnement et à doter les services techniques des moyens nécessaires pour leur application.
Enfin, ils ont insisté sur la nécessité de trouver des solutions alternatives pour les populations riveraines qui vivent de l’agriculture et de la pêche dans les zones fréquentées par les hippopotames.
La gestion des conflits homme-hippopotame est un défi majeur pour le développement durable de la région de Kavimvira. L’atelier de Bukavu a permis de faire un pas important vers la recherche de solutions durables qui garantissent la protection des hippopotames et la sécurité des populations locales.
La mise en œuvre effective des mesures préconisées et la collaboration de tous les acteurs concernés seront essentielles pour relever ce défi et assurer une coexistence pacifique entre les hommes et les hippopotames.
- Egide Kitumaini