Société

Collaboration FAO-ICCN : le PNKB, le Parc National des Virunga et leurs zones connexes testent le système de surveillance des maladies animales et zoonotiques dans la faune sauvage

L’application “Event Mobile Application” (EMA-i +) est l’outil qui va faciliter la collecte des données de surveillance des maladies des animaux sauvages dans les aires protégées de la République Démocratique du Congo. Introduite avec le soutien de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) à travers son Centre d’Urgence pour la Lutte contre les Maladies Animales Transfrontalières (ECTAD), cette application fonctionne sur des Smartphones et permet de signaler rapidement les informations sur les signes de maladie observés dans la faune sauvage.

Les parcs nationaux de Kahuzi-Biega et des Virunga ont été choisis au compte des Provinces du Nord et Sud Kivu pour tester cette technologie. La surveillance sera particulièrement centrée sur les gorilles des plaines de l’Est (Kahuzi-Biega) et les gorilles de montagne (Virunga).

Avant la mise en place du système, 12 personnes attachées aux équipes des deux aires protégées, ont suivi, du 3 au 6 septembre 2024 à Bukavu au Sud-Kivu, une formation sur l’utilisation de cette application. Parmi elles : – les éco-gardes (lutte anti-braconnage, tourisme), – les chargés de bio-monitoring, – les prestataires de services vétérinaires de Gorilla Doctors, ainsi que – les experts en biodiversité du Centre de Réhabilitation des Primates de LWIRO (CRPL), du Sanctuaire GRACE, de la Réserve Naturelle de Tayna et de la Réserve Naturelle de Sarambwe,

« Ces équipes sont en contact régulier et direct avec la faune sauvage. Elles peuvent facilement observer les premiers signes de maladies qui se manifestent chez les animaux sauvages. Les signes physiques et symptômes qui peuvent apparaître chez les gorilles et autres espèces de la faune sauvage sont déjà répertoriés dans l’application. Dès que ces agents des parcs remarquent l’un de ces signes, ils entrent les données sur leurs smartphones. Lorsque l’appareil est connecté à internet, les informations sont automatiquement transmises à la base des données centrale EMPRES-i+ une plateforme de gestion et d’analyse des données qui sera hébergée sur un ordinateur au sein du Département Technique et Scientifique de l’ICCN», a confié Dr Brice LAFIA, Médecin vétérinaire et chef d’équipe ECTAD/RDC.

Les participants à la formation ont reçu 12 smartphones avec l’application EMA-i+ installée, chacun avec un identifiant individuel. Ils bénéficieront de recharges téléphoniques pendant six mois pour assurer leur connexion. De plus, le point focal de Kahuzi-Biega et celui de Virunga ont été formé pour gérer la plateforme EMPRES-i+ au niveau provincial du secteur de la santé de la faune sauvage.

« La collaboration entre l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et la FAO s’inscrit dans un cadre de la mise en œuvre du Programme de la sécurité sanitaire mondiale, en lien avec la lutte contre les zoonoses, notamment à travers le renforcement des capacités des ressources humaines œuvrant dans le domaine de la santé de la faune sauvage. Elle s’inscrit également dans le cadre de l’approche « Une Santé ». Autour des aires protégées de la RDC, une large population entre en contact avec la faune sauvage, de manière légale ou illicite, ce qui nous pousse à développer des mécanismes de gestion de cette interface, conformément au Règlement Sanitaire International (RSI-2005) et selon l’approche une santé », a expliqué Dr Albert SEBAGENZI, EcoEpidémiologiste à la Direction Générale de l’ICCN.

L’analyse des données collectées permettra à l’ICCN de savoir si la faune sauvage est en bonne santé ou si elle est porteuse de maladies. La transformation des données en information zoosanitaire aidera les décideurs gestionnaires des aires protégées à rester vigilants et à déclencher une réponse rapide pour contrer l’évolution d’une maladie qui pourrait se déclarer dans la faune sauvage.

Cette phase pilote lancée dans les deux parcs nationaux durera trois mois. Par la suite, une évaluation sera réalisée pour identifier les points forts à pérenniser, les faiblesses à améliorer, et identifier les opportunités présentes et futur en vue de l’extension du système dans d’autres aires protégées de la RDC.

Notons que ce système intervient à point nommé, au moment où les maladies dites zoonotiques transmises par les animaux à l’homme et vice versa, comme le Mpox, réapparaissent en RDC.

  • Com PNKB

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