La douleur est toujours vive à Goma, où les familles des victimes du naufrage survenu sur le lac Kivu le 3 octobre dernier ont organisé une manifestation ce mercredi 9 octobre. Réunies devant la morgue de l’hôpital provincial, elles ont exprimé leur désespoir face au retard pris dans la restitution des corps de leurs proches.
“Nous exigeons qu’on nous remette les corps de nos familles pour que nous puissions les enterrer selon nos traditions”, a lancé Bahati Bauma, l’un des manifestants, la voix chargée d’émotion. Pour ces familles, l’absence de leurs proches est une épreuve supplémentaire, qui vient s’ajouter au traumatisme du naufrage.
Francine Zawadi, mère d’une des victimes, a confié son angoisse : “Nous ne voulons pas revivre cette scène macabre. Même si cela signifie traverser des zones rebelles, nous sommes prêts à le faire.” Ces propos témoignent de la détresse de ces familles, qui souhaitent simplement pouvoir faire leur deuil dans le respect de leurs traditions.
Initialement prévu pour ce mercredi, l’enterrement a été reporté sans qu’une nouvelle date ne soit communiquée. Le ministre de l’Intérieur, qui s’était rendu à Goma le week-end dernier, avait pourtant assuré aux familles qu’elles pourraient procéder aux rites funéraires traditionnels et que l’État prendrait en charge les frais.
La situation reste tendue à Goma. Les familles des victimes, excédées par l’attente et les promesses non tenues, continuent de réclamer le respect de leur droit à un deuil digne. Leur colère est compréhensible, et les autorités doivent tout mettre en œuvre pour répondre à leurs attentes.
Ce drame a profondément marqué la communauté de Goma. Au-delà de l’émotion, cette affaire soulève des questions sur la gestion des crises et l’accompagnement des familles endeuillées. Il est urgent que les autorités trouvent une solution rapide et efficace pour permettre aux familles de faire leur deuil dans la dignité.
- Sifa Mastake
