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Journalistes et acteurs politiques face aux défis de la démocratie et des droits humains au Sud-Kivu

L’organisation Journalistes pour la Promotion de la Démocratie et des Droits Humains (JPDDH), en partenariat avec l’Ecole technique de journalisme (ETJ), a réuni ce mercredi 26 juin 2024 à l’Hôtel Elizabeth de Buholo, des responsables de médias et des acteurs politiques du Sud-Kivu pour une table ronde sur les défis rencontrés par les médias dans leur rôle de pilier de la démocratie et de la promotion des droits humains.

Cette rencontre, organisée avec l’appui technique de NED dans le cadre du projet “Médias pour la consolidation de la démocratie et la lutte contre les discours de haine en RDC”, a permis aux participants d’échanger sur des sujets cruciaux tels que le renforcement du plaidoyer auprès des autorités locales pour une meilleure compréhension du rôle des médias dans la consolidation de la démocratie, l’évaluation de l’état de la liberté de la presse au Sud-Kivu et de la contribution des médias à la promotion des droits humains, à la démocratie et à la participation citoyenne, l’identification des défis rencontrés par les journalistes dans l’exercice de leur métier, notamment les menaces, les arrestations et les assassinats et la recherche de solutions pour garantir la sécurité des journalistes, le respect de leurs droits et la liberté d’expression.

Dans son discours d’ouverture, Prince Murhula, Coordonnateur de JPDDH, a dressé un tableau sombre de la situation en République Démocratique du Congo, marquée par une volatilité sur les plans politique, économique, social et sécuritaire, ne répondant pas aux attentes de la population. Concernant la liberté de la presse, il a déploré la situation “préoccupante” du pays, qualifiant la RDC de “mauvais élève” en matière de respect de cette liberté. Il a notamment évoqué les nombreux cas d’atteintes à la liberté de la presse enregistrée à l’Est du pays, dont l’assassinat de journalistes, les menaces et les arrestations arbitraires.

Darius Kitoka, président de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) section du Sud-Kivu, a souligné l’impact de l’instabilité politique et de la répression sur la presse indépendante, poussant les journalistes à l’autocensure par peur de représailles de la part des acteurs politiques. Il a salué l’organisation de cette table ronde, la qualifiant d’étape importante pour renforcer le plaidoyer en faveur du respect de la sécurité des journalistes, de leurs droits et de la liberté d’information.

L’Honorable Ananie Lunanga, panéliste de la table ronde, a insisté sur la nécessité de ce dialogue entre journalistes et acteurs politiques pour faire avancer la cause de la liberté de la presse et du respect des droits humains. Il a promis, aux côtés de son collègue Didier Katembera, de suivre de près le dossier de la Radio Svein, une station de radio actuellement fermée.

La table ronde de Buholo s’est achevée sur un appel à l’action pour tous les acteurs concernés. Les autorités locales doivent s’engager à garantir la sécurité des journalistes, à respecter leurs droits et à promouvoir la liberté d’expression. Les journalistes doivent continuer à jouer leur rôle de sentinelles de la démocratie en informant objectivement et en dénonçant les injustices. La société civile doit se mobiliser pour défendre la liberté de la presse et les droits humains.

C’est ensemble que tous les acteurs peuvent contribuer à créer un environnement propice à une presse libre et responsable, capable de jouer son rôle de pilier de la démocratie et de la promotion des droits humains en République Démocratique du Congo.

  • Egide Kitumaini

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