Kalehe : Les Clubs d’écoute de l’AFEM débordés face aux besoins des survivantes de violences sexuelles
Les membres des noyaux de clubs d’écoute de l’Association des Femmes des Médias (AFEM) basés à Kalehe sont en première ligne pour accueillir les survivantes des violences sexuelles liées aux conflits armés. Cependant, ces structures de proximité se heurtent à des défis considérables qui limitent leur capacité à offrir un soutien adéquat, comme le révèle un membre de l’AFEM sur le terrain.
« Nous faisons face à des défis d’ordre humanitaire importants », témoigne ce membre. Bien que ces clubs d’écoute jouent un rôle crucial en offrant un premier contact et une oreille attentive aux victimes dès leur arrivée, ils ne disposent pas des ressources nécessaires pour apporter des solutions complètes aux problèmes complexes rencontrés par ces femmes et ces filles. « Le temps qu’une victime arrive, nous avons le temps de l’écouter. Par ailleurs, nous sommes confrontés à des défis car on est limité dans la prise en charge par rapport à la prise en charge holistique », explique la source.
Cette limitation est particulièrement préoccupante au regard de l’ampleur des violences basées sur le genre (VBG) dans la région. Selon les données du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), plusieurs incidents de protection ont été signalés jusqu’au mois de février 2025. Ces chiffres alarmants soulignent la fréquence des violations des droits humains qui accompagnent souvent les conflits armés, notamment les meurtres de civils et les violences sexuelles, dont les femmes et les filles sont les premières victimes.
Le témoignage de l’AFEM met en lumière le fossé entre les besoins criants des survivantes et les moyens limités dont disposent les structures locales de première réponse. Si l’écoute et le soutien initial sont essentiels, une prise en charge véritablement holistique nécessite des ressources supplémentaires dans les domaines médical, psychosocial, juridique et socio-économique.
Ce bulletin quotidien d’information humanitaire, réalisé par le consortium RATECO-REMEL avec l’appui de la Benevolencja, rappelle l’urgence de renforcer les capacités des acteurs locaux comme les clubs d’écoute de l’AFEM. Pour offrir une protection et un accompagnement dignes de ce nom aux survivantes de violences sexuelles dans le contexte volatile de Kalehe, un soutien accru et une approche coordonnée de la part des acteurs humanitaires et des autorités compétentes sont indispensables.
- La rédaction