Kisangani : l’ICCN et la FAO forment les conservateurs d’aires protégées sur la surveillance sanitaire de la faune avec l’application EMA-i+ et la plateforme EMPRES-i+
L’atelier de la 2ème phase de formation des experts et conservateurs de la faune sauvage sur le système électronique de surveillance sanitaire s’est achevé à Kisangani, après cinq jours de sessions intensives au courant de ce mois d’octobre. Cette formation qui s’est tenue du 10 au 14 octobre 2024, a été organisée par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), en collaboration principalement avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), à travers son Centre d’Urgence pour la Lutte contre les Maladies Transfrontalières (ECTAD).
Elle a réuni seize agents des aires protégées des provinces du Haut-Uélé, de l’Ituri, du Maniema et de la Tshopo. « L’objectif principal de cette formation était de renforcer, grâce à l’utilisation de l’application “Event Mobile Application” (EMA-i +) et de la plateforme EMPRES-i+, la surveillance des maladies animales, y compris les zoonoses, dans la faune sauvage, qu’elle soit en milieu naturel ou en captivité. Ce système électronique permet de détecter et de gérer rapidement des épidémies affectant la faune, mais aussi de prévenir les risques zoonotiques pour les communautés locales qui vivent à proximité des aires protégées », a souligné Paulin Tshikaya Ngoi, Directeur Chef du Département Technique et Scientifique à la Direction Générale de l’ICCN, qui a lancé cette 2 ème phase.
Les participants, issus de différents parcs nationaux, réserves naturelles et domaines de chasse ont acquis des compétences leur permettant de collecter et analyser des données zoosanitaires et les rapporter en temps réel : « Avec l’application EMA-i+, nous disposons désormais d’un outil précieux pour renforcer notre surveillance sur le terrain et signaler immédiatement les manifestations de pathologies que nous remarquons dans la faune sauvage. Avant cette formation, cela n’était pas possible. Nous devions auparavant rédiger des rapports et les soumettre à différents niveaux manuellement. Avec cette application, l’information parvient désormais directement aux gestionnaires des aires protégées depuis le terrain pour prise de décision. Cet outil va considérablement améliorer notre travail quotidien », a confié avec enthousiasme Dr Dominique Tshimbalanga, Médecin vétérinaire résident au Parc National de la Garamba.
Aubin Apuobo, Zoologiste et Officier de suivi et évaluation à la Réserve de Faune à Okapi (RFO), a aussi exprimé son appréciation : « Cette formation est essentielle pour les acteurs de terrain qui, comme nous, sommes en contact direct avec les animaux sauvages. Elle nous a permis de mieux comprendre les enjeux liés aux maladies zoonotiques, un aspect souvent négligé et ignoré. Nous comptons organiser des séances de restitution auprès des éco-gardes de la Réserve de Faune à Okapi dans les postes de patrouille pour partager les connaissances acquises lors de la formation. »
Cet atelier a permis aussi de clarifier les rôles et les responsabilités de chaque utilisateur à tous les niveaux opérationnels, notamment aux postes de patrouille, de contrôle et à la station de commandement. Pour la FAO/ECTAD, en établissant un système d’information zoosanitaire efficace avec l’outil EMA-i+ et la plateforme EMPRES-i+, elle s’assure que chaque personne sait comment participer à la surveillance de la santé animale. Cela l’aide à réagir rapidement aux problèmes de santé et à renforcer la collaboration au sein des équipes de terrain, a indiqué lors de l’atelier, Dr Brice Lafia, Médecin vétérinaire et chef d’équipe ECTAD RDC.
En plus de la formation technique, chaque site ciblé été doté d’outils numériques, notamment des smartphones et des ordinateurs, pour faciliter la collecte et l’analyse des données. Cette initiative s’inscrit dans l’approche « One Health » développée au sein de l’ICCN, qui met en avant l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale. L’ICCN, à travers ses partenaires au développement de la conservation de la biodiversité, la FAO et d’autres organismes, continuent de promouvoir cette approche pour protéger les écosystèmes au bénéfice de l’humanité.
Notons que cette formation a bénéficié aussi l’accompagnement de la Wildlife Conservation Society pour la Réserve de Faune à Okapi (WCS-RFO), la Fauna & Flora International pour le Parc National de Maiko (FFI-PN Maïko), – l’Initiative pour le Développement et Education Multi sectoriel pour le Domaine de Chasse de Maika Penge (IDEM-DC Maïka Penge), la Société Zoologique de Frankfort pour le Parc National de Lomami (SZF-PN Lomami) et l’ African Parks Network pour le Parc National de la Garamba (APN- PN Garamba), qui ont contribué substanciellement à la réussite de cette initiative ambitieuse du Département Technique et Scientifique de l’ICCN a précisé le Dr Albert Sebagenzi, Responsable de l’Epidémiosurveillance-One Health au sein de l’ICCN.
- Com PNKB