Culture

L’Archevêque de Bukavu appelle à l’espérance pascale au cœur des crises

« Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie » (Ps 117). C’est par ces mots emplis d’espérance que Monseigneur François Xavier Maroy Rusengo, Archevêque de Bukavu, s’adresse à ses frères et sœurs, pèlerins d’espérance et disciples du Ressuscité, en cette fête de Pâques jubilaire de 2025.

Dans son message pascal, l’Archevêque souligne la victoire du Christ sur le mal et le péché, la lumière triomphant des ténèbres. Pâques est célébration de l’aujourd’hui du Christ, une espérance qui transcende la haine et atteint les périphéries déchirées par la faim, l’insécurité, les enlèvements, le viol et les tueries, pour y semer les graines d’une cohabitation pacifique. « La paix soit avec vous » (Jn 20,21), rappelle-t-il.

Cependant, Monseigneur Maroy Rusengo n’élude pas les sombres réalités qui assombrissent la célébration pascale pour de nombreux Congolais. Comment fêter Pâques alors que tant sont déplacés dans leur propre pays, que des écoles sont fermées, des maisons et des villages en proie à l’insécurité, les banques fermées, les emplois et salaires bloqués, les villes ensanglantées par des bandits armés, les hôpitaux en manque de médicaments et les espoirs brisés ?

Face à ce contexte difficile, l’Archevêque insiste sur le rôle proactif de l’Église : « Dans ce contexte, l’Eglise n’est pas appelée à se retirer, à se taire mais à témoigner avec courage et joie car nous sommes pèlerins d’espérance et le Christ notre Sauveur est vainqueur du monde (cfr Jn 16,33). »

Le Seigneur ressuscité invite chacun à ôter de son cœur la pierre qui l’enferme dans son propre tombeau. Il désire que la lumière de Pâques illumine le monde entier, et particulièrement la région de Bukavu. L’Archevêque exhorte les fidèles à rechercher les choses d’en haut et à œuvrer pour un pays unifié et une province pacifiée, convaincu qu’ainsi, le Christ fera de tous des ressuscités, des témoins de la vie qu’il offre en plénitude à toute la création. Il conclut cette partie en souhaitant que la Paix du Christ ressuscité règne dans les cœurs de chacun (cf. Col. 3,15).

Monseigneur Maroy Rusengo aborde également la situation géographique et économique de la province, presque enclavée, aux mouvements et échanges limités, mais convoitée pour ses richesses naturelles. Il rappelle que les biens de la terre sont destinés au bonheur et au développement de tous et doivent être exploités avec responsabilité, sans conflits ni logique d’extermination. Il réitère son message du 7 février 2025, appelant les dirigeants africains à prendre des décisions concrètes pour arrêter la guerre au lieu de prolonger des discussions qui laissent le peuple dans l’agonie.

L’Archevêque exprime sa profonde tristesse face à la violence qui frappe la région, déplorant que des enfants, congolais comme étrangers, soient fauchés sur leur sol, alors que tous ont la vocation de vivre en frères et sœurs dans le respect de la loi. Il met en garde contre ceux qui cherchent à diviser et à opposer, suggérant que leur objectif pourrait être la réduction du peuple africain.

Son appel final est un vibrant plaidoyer pour la liberté et la dignité : « Que tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir sur nous brisent les chaînes de la division qui nous lient pour que nous soyons libres de travailler nos champs, vaquer librement à nos activités sans peur de tomber entre les mains des méchants et que nous produisions ce qu’il faut pour le bonheur de tous. Alors, ensemble nous chanterons: Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête de joie (Ps 117). »

Ce message d’espoir et d’exhortation a été signé à Bukavu, le 15 avril 2025, par Monseigneur François Xavier Maroy Rusengo, Archevêque de Bukavu.

  • Egide Kitumaini

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