Le lac Kivu en péril : un écosystème menacé par les déchets plastiques et l’urbanisation
Le lac Kivu, joyau de la région des Grands Lacs, est confronté à une menace sans précédent. La pollution plastique, associée à une urbanisation galopante et à la destruction des zones de frayère, met en péril cet écosystème fragile et les communautés qui en dépendent. Constat d’Egide Kitumaini après la pluie qui s’est abattu l’avant-midi de ce mercredi 2 octobre 2024.
Une mer de plastique
Les bouteilles en plastique, les sachets et autres déchets plastiques envahissent les rives du lac Kivu, se décomposant en microparticules qui pénètrent dans la chaîne alimentaire aquatique.
Cette pollution a des conséquences désastreuses sur la biodiversité, notamment sur les populations de poissons. « Les déchets plastiques obstruent les voies navigables, endommagent les moteurs des bateaux et nuisent à l’activité touristique », regrette le Professeur Désiré Mweze.
La disparition des frayères
Les zones de frayère, essentielles à la reproduction des poissons, sont de plus en plus réduites en raison de l’urbanisation galopante. Des quartiers comme Bondeko, Bwindi et d’autres baies du lac Kivu ont vu leurs rivages se densifier, au détriment des habitats naturels.
« Les constructions anarchiques, souvent sur pilotis, détruisent les herbiers aquatiques et les zones de ponte, indispensables à la survie de nombreuses espèces », constate amèrement le Prof Mweze.
Les conséquences pour les populations locales
La dégradation du lac Kivu a des conséquences directes sur les populations locales qui dépendent de cette ressource pour leur alimentation, leurs revenus et leurs activités culturelles. « La diminution des stocks de poissons entraîne une hausse des prix et une insécurité alimentaire pour les plus vulnérables », se désole Janvier Mizo Kabare. De plus, la pollution plastique dégrade la qualité de l’eau et représente un risque pour la santé publique.
Des solutions urgentes s’imposent
Pour inverser cette tendance, des actions urgentes doivent être mises en œuvre. Il est essentiel de sensibiliser la population aux enjeux de la pollution plastique et à l’importance de préserver le lac Kivu.
La mise en place de systèmes de collecte et de traitement des déchets. Des infrastructures de collecte sélective et des centres de traitement des déchets doivent être développés.
Selon l’honorable Espoir Birhenjira, député provincial du Sud-Kivu, des lois plus strictes doivent être appliquées pour lutter contre les constructions anarchiques et la pollution des eaux.
Le Prof Mweze pense que des mesures de conservation doivent être mises en place pour protéger les zones de frayère et restaurer les écosystèmes endommagés. Il appelle à la mobilisation.
« La sauvegarde du lac Kivu est l’affaire de tous. Les autorités, les organisations de la société civile, les entreprises et les citoyens doivent unir leurs forces pour mettre en œuvre des solutions durables et préserver ce patrimoine naturel exceptionnel ».
- Egide Kitumaini