Le parc de Kahuzi-Biega, fierté de Kabare, menacé
Les acteurs communautaires et de la société civile de Kajuchu vers Kabamba dans le territoire de Kabare se sont réunis à Kajuchu pour discuter de l’avenir du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB), un joyau de la biodiversité mondiale menacé par des activités illégales.
Lors de cette table ronde, la question de la survie même du parc a été posée. Deo ALUMA, chargé de sensibilisation du PNKB, a confirmé que le parc était bel et bien menacé, mais a souligné sa détermination à le préserver. Il a appelé à une mobilisation de tous pour sauver ce site inscrit au patrimoine mondial.
Les conséquences de la dégradation du PNKB se font déjà sentir sur les populations locales. La prolongation des périodes de sécheresse, liée à la déforestation, a un impact direct sur l’agriculture, principale activité des habitants.
C’est d’ailleurs pour mieux comprendre les préoccupations des populations et trouver des solutions ensemble que la radio Gorrilla FM installé au PNKB a organisé cette table ronde.
Plusieurs autres problèmes ont été soulevés lors de cette rencontre. C’est entre autres la pêche illégale. La pratique de la pêche avec des filets prohibés détruit l’écosystème lacustre du parc.
Des camions transportant illégalement du bois en provenance du PNKB transitent quotidiennement, alimentant un commerce illégal.
La faune du parc est menacée par le braconnage. Les communautés locales, notamment les Pygmées, ne bénéficient pas toujours de quelques avantages liés à la conservation du parc.
Les participants à la table ronde ont proposé plusieurs solutions. C’est entre autres de renforcer la surveillance. Il est nécessaire d’intensifier les patrouilles dans le parc pour lutter contre les activités illégales.
Une campagne de sensibilisation doit être menée pour faire comprendre aux populations l’importance de protéger le PNKB. Des projets de reboisement et de développement d’activités alternatives (élevage, agroforesterie) doivent être mis en place pour améliorer les conditions de vie des populations locales et réduire la pression sur le parc.
Les autorités locales, provinciales et nationales doivent prendre des mesures fortes pour lutter contre les trafiquants et les braconniers.
Le chef du village de Kajuchu, Boniface Rutale, a lancé un appel à l’action pour mettre un terme à la destruction de l’environnement et du PNKB. Il a souligné l’importance de protéger ce patrimoine naturel pour les générations futures.
La préservation du PNKB est un enjeu majeur pour la RDC. Il est impératif que tous les acteurs concernés, les autorités, la société civile, les communautés locales et les bailleurs de fonds, unissent leurs efforts pour sauver ce joyau de la biodiversité. Cette activité est appuyée par la Coopération Suisse à travers un consortium piloté par l’Association des Femmes des Médias, AFEM.
- Egide Kitumaini