Environnement

Le Parc National de Kahuzi-Biega : Un Témoin Silencieux de la Biodiversité Perdue

Les allées du quartier général du Parc National de Kahuzi-Biega à Tshivanga abritent bien plus que des œuvres d’art. Elles conservent aussi la mémoire d’une faune autrefois florissante, aujourd’hui menacée. Des ossements d’éléphants, d’antilopes, de panthères et de buffles de forêt témoignent d’un passé où ces espèces parcouraient librement les étendues du parc.

Victimes du braconnage qui a sévi particulièrement pendant les périodes de conflit armé à l’Est de la RDC, ces animaux ont payé un lourd tribut. Juvenal Munganga, délégué aux visites du PNKB, se souvient d’une époque où les troupeaux d’éléphants étaient un spectacle courant, même dans les zones habitées. « Il y a quelques années, on pouvait facilement apercevoir des éléphants se déplacer d’un endroit à un autre, » raconte-t-il. « Certains descendaient même dans les champs des riverains pour se nourrir. »

Aujourd’hui, la situation est dramatique. Le dernier éléphant de haute altitude a été abattu en 2014 dans les marais de Musisi. « C’est principalement entre 1997 et 2000 que le braconnage a atteint son paroxysme, » précise Juvenal Munganga. Ces ossements sont donc les derniers vestiges d’une faune qui a presque disparu.

Pour les nouvelles générations, qui n’ont jamais vu ces animaux en liberté, ces ossements sont une fenêtre sur un passé révolu. Ils nous rappellent l’importance de la conservation et la fragilité des écosystèmes. Le Parc National de Kahuzi-Biega, bien qu’il soit un lieu de beauté et de paix, est aussi un lieu de mémoire, où l’on pleure la perte d’une biodiversité exceptionnelle.

  • La Rédaction

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