L’habituation des gorilles à la présence humaine s’avère être une stratégie de conservation particulièrement efficace, selon Juvénal Munganga, délégué au tourisme au Parc National de Kahuzi-Biega. Lors d’une intervention ce jeudi 19 septembre 2024, il a souligné les multiples bénéfices de cette approche.
Une fenêtre sur le monde des gorilles
En habituant les gorilles à une présence humaine régulière et non intrusive, les chercheurs peuvent étudier en profondeur leur comportement, leur santé et leurs besoins écologiques. Ces données précieuses permettent de mettre en place des stratégies de conservation adaptées et efficaces pour protéger ces grands primates, dont certaines espèces sont menacées d’extinction.
Un moteur pour l’écotourisme
Au-delà de l’aspect scientifique, l’habituation des gorilles constitue un véritable moteur pour le développement de l’écotourisme. Les touristes, attirés par l’opportunité d’observer ces créatures majestueuses dans leur habitat naturel, contribuent ainsi à générer des revenus importants pour les communautés locales et à financer les projets de conservation.
Un processus long et délicat
Cependant, l’habituation des gorilles est un processus long et complexe qui nécessite une grande expertise. Selon Juvénal Munganga, il faut compter entre un et dix ans pour habituer une famille de gorilles n’ayant jamais eu de contact avec l’homme. Deux méthodes principales sont utilisées : le suivi régulier, plus lent, et le campement sur le terrain, plus intensif.
Dans tous les cas, des précautions strictes doivent être prises pour minimiser l’impact de l’homme sur les gorilles. Il est essentiel de respecter des protocoles précis, notamment en limitant le nombre d’observateurs et en évitant tout contact physique avec les animaux.
L’habituation des gorilles est une démarche scientifique qui a des retombées positives tant pour la conservation de ces espèces emblématiques que pour le développement économique des régions où elles vivent. En permettant une meilleure compréhension de leur mode de vie, elle contribue à assurer leur survie à long terme et à sensibiliser le public à l’importance de protéger la biodiversité.
- Sifa Mastake
