L’ICJP recense 191 crimes graves commis au Sud-Kivu entre 1994 et 2024
191 crimes graves omis dans le Rapport Mapping et commis entre 1994 et 2024. L’Initiative Congolaise pour la Justice et la Paix (ICJP) a révélé ce lundi 15 juillet 2024, lors du lancement de son rapport de recherche documentaire, l’existence de 191 crimes graves commis dans la province du Sud-Kivu entre 1994 et 2024.
Ces crimes, non répertoriés dans le Rapport Mapping des Nations Unies, couvrent la période allant de la guerre de 1994 au Rwanda aux récents massacres et affrontements des groupes armés.
Cette recherche, menée par l’ICJP, a pour objectif de compiler la documentation existante sur les graves violations des droits humains et du droit international humanitaire perpétrées au Sud-Kivu. Les résultats de cette recherche révèlent que la majorité des crimes (32%) ont été commis dans le territoire de Kalehe, suivi de Mwanga (25%).
63% des crimes ont été imputés à des groupes armés non étatiques, contre 18% pour les forces de sécurité étatiques. Dans 12% des cas, les auteurs étaient à la fois des groupes armés et des forces de sécurité étatiques
La majorité des cas n’ont pas encore fait l’objet d’un procès et un grand nombre n’ont même pas été dénoncés.
Face à ce constat alarmant, l’ICJP a formulé des recommandations à l’intention du gouvernement congolais, des acteurs de la justice, de la société civile et de la communauté internationale. Ces recommandations visent notamment à renforcer la sécurité et la protection des victimes, des survivants et des témoins, initier des enquêtes judiciaires et renforcer les actions de la justice en faveur des victimes, vulgariser les notions de justice transitionnelle et de loi sur les réparations, accompagner le processus de justice transitionnelle en renforçant les capacités des organisations de la société civile.
Ce rapport de l’ICJP constitue un pas important vers la justice pour les victimes des crimes graves commis au Sud-Kivu. Il permet de combler les lacunes du Rapport Mapping et de fournir aux acteurs congolais et internationaux des éléments concrets pour la lutte contre l’impunité et la promotion de la réconciliation.
L’atelier de lancement du rapport s’est clôturé par la remise d’une copie du document aux journalistes, aux membres du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, aux acteurs de la société civile et aux organisations impliquées dans la défense des droits de l’homme et la recherche de la paix.
Cette activité a été réalisée grâce à l’appui technique et financier de Trial International.
- Egide Kitumaini