Plus de 7 000 déplacés de retour à Bweremana : un espoir fragile dans un contexte sécuritaire volatile
Un sentiment de soulagement teinté d’inquiétude anime les habitants de Bweremana, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Plus de 7 000 personnes, déplacées suite aux incursions rebelles, ont regagné leur cité depuis le week-end dernier, après plus d’un mois passé en refuge à Minova.
Ce retour progressif s’amorce timidement depuis environ un mois, favorisé par les patrouilles et les opérations de traque des rebelles menées par l’armée congolaise autour de l’axe Minova-Bweremana. Selon Floribert Musanganya, président de la société civile locale, “plus de 70% de la population a regagné Bweremana”. Il encourage vivement l’armée à poursuivre ces opérations sans relâche pour consolider la sécurité dans la région et permettre un retour définitif des habitants.
Lors d’une visite dans la zone le week-end dernier, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Cirimwami, a tenu à rassurer la population. Il a promis de s’employer à la réouverture de la route entre Bweremana et Sake, axe vital pour la circulation des biens et des personnes. “La population veut voir la route rouverte, nous y travaillons. Ce qu’on peut leur dire c’est d’avoir un peu de patience. C’est pour cela que nous sommes là”, a-t-il déclaré.
Malgré ce retour partiel, les inquiétudes persistent chez les habitants. La présence persistante des rebelles dans les environs de Bweremana et Sake continue de susciter des craintes légitimes pour la sécurité des populations.
Le retour des déplacés à Bweremana est une lueur d’espoir dans un contexte sécuritaire encore fragile. Les efforts des forces de l’ordre pour neutraliser les rebelles et sécuriser la région doivent se poursuivre. La reconstruction des infrastructures et la relance de l’économie locale sont également des éléments essentiels pour un retour définitif et durable des populations. Les autorités et la communauté internationale doivent conjuguer leurs efforts pour que ce retour fragile ne se transforme pas en une nouvelle vague de déplacement.
- Sifa Mastake