Sud-Kivu : La société civile salue la suspension des activités minières illégales à Mwenga

Le Cadre de Concertation de la Société Civile du territoire de Mwenga (CCTSC Mwenga) a salué la décision du Gouverneur du Sud-Kivu, Jean Jacques Purusi, de suspendre les activités d’exploitation minière sur toute l’étendue de la province.
Cette mesure, prise par arrêté provincial le 18 juillet dernier, vise à mettre fin à l’exploitation minière illégale qui gangrène la région depuis plus de six ans, notamment par des entreprises chinoises.
Le territoire de Mwenga est particulièrement touché par ce fléau. Les populations locales assistent, impuissantes, à la dégradation de leur environnement et à la spoliation de leurs ressources naturelles. Les chefferies de Wamuzimu, Lwindi et Luwhinja sont les plus affectées, et les activités illégales se poursuivent actuellement dans la chefferie de Basile.
La décision du Gouverneur Purusi est accueillie avec soulagement par le CCTSC Mwenga, qui y voit une chance de rétablir l’ordre dans le secteur minier et d’améliorer la traçabilité de la production. L’objectif est de maximiser les recettes de la province et de garantir une exploitation minière responsable et bénéfique aux populations locales.
Le CCTSC Mwenga appelle les entreprises et coopératives minières concernées à respecter scrupuleusement l’arrêté du Gouverneur, qui représente l’autorité de l’État en province. Ils disposent de 72 heures pour quitter les sites miniers.
Face à d’éventuelles résistances, le CCTSC Mwenga exhorte le Gouverneur à prendre des mesures fermes, notamment en retirant la sécurité à ces entreprises et en saisissant la justice. Hilaire Isombya, porte-parole du CCTSC Mwenga, insiste sur la nécessité d’aller jusqu’au bout de cette démarche pour que l’ordre et le respect des textes régissant le secteur minier soient enfin instaurés.
Le CCTSC Mwenga espère que cette mesure permettra d’améliorer les conditions de vie des populations du Sud-Kivu en général et de Mwenga en particulier. Les richesses minières de la région doivent profiter au peuple congolais, et non à des intérêts étrangers illégitimes.
Le CCTSC Mwenga déplore également le manque d’infrastructures routières et sanitaires adéquates dans le territoire, malgré la présence des entreprises minières depuis plus de six ans. La route Bukavu-Mwenga est dans un état de déplorable, et aucune école ni centre de santé n’a été construit dans les localités de Kibe, Kaboge, Ngoy ou encore chez Ktumba.
La suspension des activités minières illégales est une étape importante, mais elle ne doit pas rester isolée. Le CCTSC Mwenga appelle à un changement structurel et durable du secteur minier en RDC, afin que les ressources naturelles du pays profitent réellement à son peuple et contribuent à son développement socio-économique.
- Prosper Safari