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Trêve humanitaire en RDC : La Société Civile du Sud-Kivu s’interroge sur les intentions des États-Unis

La Société Civile du Sud-Kivu (SCSK) a réagi à la proposition de trêve humanitaire faite par les États-Unis à la RDC et au Rwanda, acceptée par les deux pays en conflit. Si elle salue l’initiative visant à faciliter l’accès humanitaire aux populations affectées, la SCSK exprime des inquiétudes et pose des questions importantes.

Malgré l’accord de trêve, la SCSK déplore l’absence visible d’aide humanitaire dans les zones touchées, notamment après l’attaque meurtrière contre des humanitaires près de Butembo. Cet incident, qui a coûté la vie à plusieurs personnes et détruit des véhicules de l’ONG Tear Fund, soulève des interrogations sur la réelle volonté des parties prenantes de respecter la trêve et de protéger les civils.

La SCSK s’interroge sur les motivations réelles des États-Unis dans cette proposition de trêve. Elle observe que les cessez-le-feu semblent être ordonnés uniquement lorsque les FARDC progressent, et que les États-Unis restent silencieux face aux pertes subies par l’armée congolaise. Cette situation soulève des questions quant à la neutralité et aux intérêts poursuivis par les États-Unis dans ce conflit.

La SCSK interpelle les États-Unis sur leur responsabilité dans la guerre en RDC, soulignant leur inaction face aux agressions du Rwanda et de l’Ouganda, et leur utilisation d’enfants soldats. Elle rappelle le lourd bilan humain du conflit, avec plus de 10 millions de morts et 7 millions de déplacés en RDC, et dénonce le manque d’assistance humanitaire conséquente.

La SCSK insiste sur le fait que les populations déplacées ont certes besoin d’aide humanitaire urgente, mais aspirent avant tout à la paix et à un retour dans leurs villages et cités. Elle appelle les États-Unis à comprendre ce désir profond des Congolais et à agir en conséquence.

Pour concrétiser leur bonne foi, la SCSK exhorte les États-Unis à exiger le retrait immédiat des groupes armés M23, ADF et RDF du territoire congolais. Elle plaide également pour des négociations politiques inclusives entre les pays agresseurs et la RDC, ainsi qu’un dialogue interne au sein de ces pays avec leurs groupes armés présents en RDC.

La SCSK salue la condamnation par les États-Unis de l’agression de la RDC par le Rwanda et la reconnaissance, dans le récent rapport des experts de l’ONU, du rôle de l’Ouganda dans le conflit. Elle rappelle que cette position a toujours été défendue par la société civile du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

La SCSK note avec satisfaction la suspension par l’Union Européenne de son aide militaire au Rwanda, en raison de son implication dans les massacres en RDC. Elle appelle le gouvernement congolais à rester vigilant et à ne pas laisser cette trêve profiter aux ennemis du pays.

La SCSK encourage les FARDC et les “vrais patriotes” au front à poursuivre leur combat pour défendre la patrie et l’avenir des générations futures. Elle appelle à l’unité nationale et à la mobilisation de tous les Congolais pour mettre fin à ce conflit meurtrier.

En conclusion, la SCSK appelle à une action internationale forte et impartiale pour mettre fin à la guerre en RDC et pour que la paix et la justice soient enfin restaurées dans le pays.

  • Melchior Nyamugabo

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