Nord-Kivu : La Lucha se révolte contre le jugement rendu par le tribunal militaire
Vingt-quatre heures après la condamnation de 63 civils à des peines allant de 10 ans à la prison à perpétuité, le mouvement citoyen dénommé la lutte pour le changement, Lucha se dit enflammé contre ce jugement rendu lundi le 9 octobre par le tribunal militaire, garnison de Goma. Il a condamné Ephraïm Bisimwa, leader de la secte mystico-religieuse et messianique Uwezo wa Neno communément appelée secte des « wazalendo » et 7 de ses coaccusés à une peine de mort et d’autres adeptes détenus à des peines allant de 10 à 20 ans de servitude pénale.
Pour la Lucha, cette condamnation est d’autant plus absurde que plusieurs responsables intellectuels et exécutants du massacre de Goma en date du 30 aout jouissent d’une impunité totale, alors que les différentes correspondances écrites et les supports audiovisuels témoignent et révèlent sans équivoque les identités des donneurs d’ordre de ce carnage, et le nombre élevé des militaires qui ont été déployés en exécution.
Dans une correspondance parvenue à kivu5.net ce mardi 10 octobre 2023, ce mouvement citoyen indique que les trois accusations que la Lucha qualifie de fantaisistes à savoir : association des malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et meurtre, n’ont pourtant pas été soutenues par des preuves au cours du procès.
« Les innocents condamnés n’ont pris part à aucune manifestation le 30 aout dernier encore moins à la triste lapidation du policier intervenue des longues heures après l’arrestation de certains d’entre eux », a lâché un des militants de la Lucha qui a préféré garder l’anonymat.
Comme les avocats de la partie civile ont promis de faire appel, ce groupe de pression invite la cour militaire du Nord-Kivu à annuler ce jugement qu’il qualifie de honteux en acquittant les fidèles de cette secte des Wazalendo injustement condamnés selon la Lucha, et de poursuivre les auteurs intellectuels du massacre lors de ces manifestations du 30 aout 2023.
La Lucha se dit étonnée de constater que le signataire de l’ordre opérationnel, le gouverneur militaire de l’époque le lieutenant général Constant Ndima Kongba ait été rappelé à Kinshasa et depuis lors, il a été remplacé sans être inquiété par la justice.
- Melchior Nyamugabo