Élections générales 2023 : retards et difficultés dans de nombreux centres de vote du Sud-Kivu
Les élections générales de la République démocratique du Congo se sont déroulées le 20 décembre 2023. Dans le Sud-Kivu, des retards et des difficultés ont été constatés dans de nombreux centres de vote.
A l’Institut Maendeleo, dans le groupement de Miti, sur 10 bureaux de vote, plus de la moitié ne sont pas prêts pour recevoir les électeurs. Dans certains bureaux, des machines refusent l’installation, ce qui retarde le début des opérations.
Sur les visages de certains électeurs, on lit la désolation. Les témoins sont inquiets. Pourtant, on peut constater ici la discipline de certains électeurs qui, malgré le soleil accablant, respectent les consignes et se rangent sur le fil d’attente.
La question que plusieurs observateurs se posent est de savoir si, dans les heures qui restent, tous les électeurs auront la possibilité de voter.
Au centre de Cirhogole, une salle sur neuf n’est pas encore opérationnelle depuis le matin. Plus de 550 électeurs attendus ont perdu l’espoir de se choisir leurs propres dirigeants. Ils ont moins de chance d’être réaffectés, vu la lenteur qui s’observe dans les salles actives. Les témoins ne remplissent pas non plus leur rôle, ils sont jetés dehors.
Dans le groupement de Bushumba, à l’EP Bushumba et à l’Institut Mululu, certains électeurs décident de rentrer chez eux car, sur 9 bureaux de vote prévus, seulement deux sont opérationnels à 11 heures.
Les témoins de candidats des partis politiques présentent leur inquiétude quant au fait de ne pas être considérés dans certains centres dans lesquels ils sont affectés.
Les personnes âgées, les personnes handicapées, les femmes enceintes et allaitantes sont exposées au soleil sans secours. Les analphabètes ont des difficultés à se retrouver sur les fichiers électoraux.
Dans le groupement de Bugorhe, dans quelques centres, les élections n’ont pas encore commencé. Les électeurs s’alignent devant les bureaux de vote.
À l’Institut Mushosho Kamandwa/Birava, la société civile de Katana, qui y est affectée comme observatrice, confirme que les machines à voter ne sont toujours pas arrivées. Les électeurs sont arrivés depuis 5 heures du matin pour voter, mais en vain.
À l’Institut Kashombe/Birava, le vote a commencé vers 11h38, malgré les disputes entre les électeurs. Ces derniers demandent à la CENI de respecter l’heure diffusée à la radio, qui indiquait que les élections devaient commencer à 6 heures.
À l’Institut Mushungurhi, dans le groupement de Miti, les opérations ont commencé depuis 8h27. Tous les six bureaux fonctionnent. La différence avec les autres centres du groupement est qu’on observe un ordre. Comme la CENI n’a pas affiché les listes des électeurs, les agents commis dans ce centre se sont organisés en mettant sur chaque porte les lettres alphabétiques.
Un incident malheureux a été signalé au centre de Kashenyi, où une maman a avorté suite aux bousculades sur la ligne d’attente pour voter. Le constat reste amère.
À Lwiro, au centre de l’EP Murhanga, les élections se passent dans un climat de paix.
À 13 heures, à l’Institut Mululu à Bushumba, une machine fonctionne. À l’EP Itara, les activités n’ont pas encore commencé. À Kakumbo, vers Mushweshe, les activités commencent dans l’après-midi. À Kashombe, six machines fonctionnent dès l’avant-midi.
Même constat à Mushungurhi centre, dans le groupement de Bishumba, où les dispositifs électoraux de vote arrivent au moment que de nombreux électeurs ont déjà regagné leurs domiciles.
Les retards et les difficultés constatés dans de nombreux centres de vote du Sud-Kivu sont une source d’inquiétude pour les électeurs. Ils s’interrogent sur la crédibilité des élections et sur la capacité de la CENI à garantir le bon déroulement du scrutin.
- Don Mutabazi
- Willy Mirali
- Melchior Nyamugabo