Environnement

Bukavu : Protection des rives de la rivière Ruzizi, des experts en désaccord avec Toto Safari

Un débat entre scientifique et des experts environnementaux soulève la question de la compatibilité entre la protection des 10 mètres de rive de la rivière Ruzizi et l’agriculture dans cette même zone. Plusieurs arguments contre l’agriculture dans la zone littorale sont donnés par des experts du domaine ce lundi 4 mars 2024.

Par rapport à cette question, les experts notent qu’il existe une interdiction légale. La loi sur l’eau en RDC interdit l’exploitation agricole dans les 25 mètres de part et d’autre des cours d’eau à en croire Banza Kapya Stéphane.

Risques environnementaux et manque d’études préalables

L’agriculture dans la zone littorale peut fragiliser les berges et favoriser la sédimentation, nuisant à l’écosystème aquatique. « Autoriser l’agriculture sans études approfondies sur son impact environnemental et sa contribution à la stabilisation des berges est imprudent », explique Josué Aruna qui se questionne que les arguments soulevés par la bourgmestre Toto Safari en faveur de l’agriculture dans la zone littorale.

La bourgmestre d’Ibanda parle des opportunités économiques car selon elle, l’agriculture dans la zone littorale peut générer des revenus pour les populations riveraines.

Lire : https://gorillafmrdc.org/bukavu-toto-safari-lance-la-2eme-phase-du-projet-de-reboisement-a-gihamba-1-et-2/

Par rapport à la stabilisation des bords, elle pense que certains types de cultures peuvent contribuer à stabiliser les berges et prévenir l’érosion.

Madame le Bourgmestre de la commune d’Ibanda à Bukavu envisage l’agriculture dans les 10 mètres de rive comme une solution pour protéger les rives.

Josué Aruna, responsable de la société civile environnementale au Sud-Kivu demande à l’autorité du bassin du lac Kivu et de la rivière Ruzizi, Abakir, de faire respecter la loi sur l’eau.

JP Nyembo, le directeur sous régional de l’Abakir souligne l’importance de respecter la loi et de ne pas autoriser d’autres activités que le reboisement sur les rives.

Professeur Mweze Désiré s’interroge sur l’absence de consultation des services techniques et dénonce l’incohérence des politiques environnementales.

Actions entreprises

Abakir va envoyer une lettre aux autorités locales pour les informer de la loi et des conventions internationales. Un programme régional financé par le gouvernement hollandais et l’Union européenne est en cours de lancement pour stabiliser les berges de la Ruzizi.

Des experts environnementaux recommandent que des études approfondies soient réalisées pour déterminer les types de cultures compatibles avec la protection des rives.

Ils envisagent d’organiser des consultations avec les parties prenantes pour trouver des solutions durables et inclusives et ainsi mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation pour garantir l’application des décisions et leur impact environnemental.

La question de l’agriculture dans la zone littorale de la rivière Ruzizi est complexe et nécessite une approche multidimensionnelle qui concilie les besoins économiques et environnementaux.

La collaboration entre les autorités locales, les organisations de la société civile et les experts est essentielle pour trouver des solutions durables et concertées.

  • Egide Kitumaini

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