Environnement

Conférence sur l’agroécologie : Des solutions face aux défis alimentaires du Sud-Kivu

Les organisations de la société civile environnementale œuvrant dans l’agroécologie, la restauration des écosystèmes et la conservation de la biodiversité en RDC invitent le public à une conférence d’information sur l’agroécologie comme moyen d’adaptation et de lutte contre le changement climatique dans le bassin du Congo.

Cet événement, organisé à l’occasion de la visite du coordonnateur Afrique de l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique (AFSA) à Bukavu, se tiendra à l’Hôtel Bach Palace à Labotte ce jeudi 9 mai 2024.

La conférence s’est articulée autour de plusieurs axes principaux notamment la présentation de l’agroécologie comme solution durable aux défis de la sécurité alimentaire et du changement climatique et l’analyse des problèmes liés à la chaîne de valeur alimentaire au Sud-Kivu et identification de solutions concrètes.

La participation à cette conférence a été gratuite et ouverte à tous. Par rapport aux défis alimentaires du Sud-Kivu, les participants ont analyséles forces et faiblesses liées à la chaîne de valeur au Sud-Kivu.

Malgré son potentiel agricole important, la province du Sud-Kivu est confrontée à de nombreux défis en matière de sécurité alimentaire. La population souffre de malnutrition et d’un accès insuffisant à une alimentation saine et nutritive.

Pour comprendre les causes profondes de ces problèmes, il est nécessaire d’analyser la chaîne de valeur alimentaire dans son ensemble, de la production à la vente.

Production agricole :

  • Faible productivité : Les techniques agricoles traditionnelles sont peu productives et les rendements sont faibles. Cela est dû à un manque d’accès aux intrants agricoles tels que les semences améliorées, les engrais et les pesticides.
  • Manque d’infrastructures : Les infrastructures de transport et de stockage sont insuffisantes, ce qui entraîne des pertes post-récolte importantes.
  • Changement climatique : La sécheresse, les inondations et d’autres phénomènes climatiques extrêmes affectent négativement la production agricole.
  • Insécurité : Les conflits et l’instabilité politique perturbent les activités agricoles et contraignent les populations à fuir leurs terres.

Transformation :

  • Infrastructures de transformation limitées : Le manque d’unités de transformation adéquates entraîne des pertes importantes de valeur ajoutée et limite la diversification des produits alimentaires.
  • Manque de compétences : Les transformateurs alimentaires manquent souvent de compétences techniques et de connaissances en matière de sécurité alimentaire.
  • Accès limité au financement : Les transformateurs alimentaires ont souvent du mal à accéder à des financements pour investir dans des technologies améliorées et développer leurs activités.

Commercialisation :

  • Réseaux de distribution inefficaces : Les produits alimentaires ont du mal à atteindre les marchés urbains, ce qui entraîne des prix élevés pour les consommateurs et des revenus faibles pour les producteurs.
  • Manque d’information sur les marchés : Les producteurs et les transformateurs ont souvent un accès limité aux informations sur les prix et la demande du marché, ce qui entraine des difficultés à planifier leur production et leur commercialisation.
  • Concurrence des importations : Les produits alimentaires importés, souvent subventionnés, concurrencent les produits locaux, ce qui affecte les revenus des producteurs.

Consommation :

  • Pauvreté : Une grande partie de la population du Sud-Kivu vit en dessous du seuil de pauvreté et n’a pas les moyens de se procurer une alimentation saine et nutritive.
  • Manque d’éducation nutritionnelle : La population manque souvent de connaissances en matière de nutrition et de pratiques alimentaires saines.
  • Accès limité à l’eau potable et à l’assainissement : Les maladies liées à l’eau et à l’assainissement affectent la santé des populations et entravent l’absorption des nutriments.

Solutions aux problèmes liés à la chaîne alimentaire au Sud-Kivu

L’agroécologie offre une approche prometteuse pour relever les défis liés à la sécurité alimentaire et au changement climatique au Sud-Kivu. Cette approche promeut des pratiques agricoles durables qui respectent l’environnement et améliorent la productivité des sols.

Solutions aux problèmes liés à la chaîne alimentaire au Sud-Kivu

Améliorer la production agricole :

  • Promouvoir des techniques agricoles durables : Encourager l’utilisation de semences améliorées, d’engrais organiques et de pratiques de conservation des sols pour augmenter la productivité et la résilience des systèmes agricoles. Cela implique également la promotion de l’agroécologie, une approche holistique qui combine des pratiques agricoles saines avec la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité.
  • Développer les infrastructures rurales : Investir dans la construction de routes, de ponts, d’installations de stockage et de systèmes d’irrigation pour réduire les pertes post-récolte et faciliter l’accès aux marchés. Cela permettra aux agriculteurs de transporter leurs produits plus facilement et d’obtenir de meilleurs prix.
  • Soutenir la recherche agricole : Financer des recherches pour développer des variétés de cultures plus résistantes aux maladies et aux ravageurs, mieux adaptées aux conditions climatiques locales et répondant aux besoins nutritionnels des populations. Cela permettra d’améliorer la productivité et la qualité des récoltes.
  • Renforcer la résilience face au changement climatique : Mettre en place des programmes d’adaptation au changement climatique pour aider les agriculteurs à gérer les risques liés à la sécheresse, aux inondations et aux autres phénomènes climatiques extrêmes. Cela peut inclure la promotion de pratiques agricoles telles que l’agriculture de conservation et la gestion des bassins versants.

Améliorer la transformation :

  • Investir dans les infrastructures de transformation : Soutenir la construction d’unités de transformation agroalimentaire modernes et efficaces pour ajouter de la valeur aux produits locaux et réduire les pertes post-récolte. Cela permettra aux agriculteurs de transformer leurs produits en produits finis de plus grande valeur, ce qui leur procurera des revenus plus importants.
  • Renforcer les capacités des transformateurs alimentaires : Offrir des formations techniques et des appuis en matière de gestion d’entreprise et de sécurité alimentaire aux transformateurs locaux. Cela permettra aux transformateurs d’améliorer la qualité et la sécurité de leurs produits, et de mieux répondre aux demandes du marché.
  • Faciliter l’accès au financement : Mettre en place des mécanismes de financement adaptés aux besoins des petites et moyennes entreprises agroalimentaires. Cela permettra aux transformateurs d’accéder aux capitaux nécessaires pour investir dans des technologies améliorées et développer leurs activités.

Améliorer la commercialisation :

  • Développer des réseaux de distribution efficaces : Soutenir la création de coopératives et d’organisations de producteurs pour améliorer l’accès des petits producteurs aux marchés. Cela permettra aux agriculteurs de regrouper leurs produits et de négocier des prix plus avantageux avec les acheteurs.
  • Améliorer l’information sur les marchés : Diffuser des informations sur les prix, la demande et les opportunités commerciales aux producteurs et aux transformateurs. Cela permettra aux acteurs de la chaîne de valeur alimentaire de prendre des décisions éclairées et d’optimiser leurs stratégies de commercialisation.
  • Promouvoir la consommation de produits locaux : Sensibiliser les consommateurs aux avantages de la consommation de produits locaux frais et nutritifs. Cela peut se faire par le biais de campagnes de sensibilisation et de promotion, et en mettant en avant la qualité et la valeur des produits locaux.
  • Réduire les barrières commerciales : Faciliter le commerce transfrontalier et réduire les tarifs douaniers sur les produits alimentaires locaux. Cela permettra aux producteurs locaux d’accéder à de nouveaux marchés et de concurrencer plus efficacement les produits importés.

Améliorer la consommation :

  • Lutter contre la pauvreté : Mettre en œuvre des programmes de protection sociale et de création d’emplois pour accroître le pouvoir d’achat des ménages. Cela permettra aux populations d’accéder à une alimentation plus saine et plus diversifiée.
  • Promouvoir l’éducation nutritionnelle : Sensibiliser les populations à l’importance d’une alimentation saine et diversifiée pour une bonne santé et un bon développement. Cela peut se faire par le biais de programmes d’éducation nutritionnelle dans les écoles et les communautés.
  • Améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement : Investir dans la construction d’infrastructures d’eau potable et d’assainissement pour réduire les maladies liées à l’eau et à l’assainissement. Cela permettra d’améliorer la santé des populations et de leur permettre de mieux absorber les nutriments de leur alimentation.
  • Egide Kitumaini

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