À quelques semaines de la rentrée scolaire 2024-2025, l’inquiétude gagne les familles du groupement de Bugorhe, dans le territoire de Kabare. Face à une conjoncture économique difficile, de nombreux parents peinent à réunir les moyens nécessaires pour scolariser leurs enfants.
Les causes de cette situation sont multiples. La baisse de la production agricole, due notamment à la dégradation des terres et aux effets du changement climatique, a réduit les revenus des familles. Parallèlement, la dépréciation du franc congolais face au dollar américain a entraîné une hausse vertigineuse des prix des fournitures scolaires, rendant ces dernières inaccessibles pour une grande partie de la population.
« Je suis un agriculteur et nos champs ne produisent plus comme avant », confie un père de famille. « J’ai sept enfants à scolariser et je ne sais pas comment je vais faire ». Sur les marchés locaux, l’ambiance est morose. Les vendeurs de fournitures scolaires constatent une baisse drastique de leur chiffre d’affaires. « Les clients ne viennent pas », déplore une vendeuse. « Pourtant, en temps normal, le mois de juillet et août sont les plus actifs ».
Cette situation met en évidence les inégalités sociales et économiques qui persistent dans la région. Les observateurs estiment que la mauvaise gouvernance et la corruption sont en partie responsables de cette crise. Ils appellent à une meilleure répartition des richesses du pays et à des politiques publiques plus favorables aux populations les plus vulnérables.
- Willy Ntaboba
