Environnement

Conflit Hommes-Hippopotames à Kamanyola : Une Menace Grandissante pour les Cultivateurs du Littoral Ruzizi

Kamanyola, République Démocratique du Congo – Les cultivateurs des rives de la rivière Ruzizi à Kamanyola font face à une menace croissante : l’invasion des hippopotames. Sortant de leur habitat naturel, ces animaux dévastent les terres agricoles et mettent en danger la vie des habitants. Plus de dix hectares de champs de riz, cinq hectares de cultures maraîchères et dix autres hectares de cultures variées ont été ravagés.

Des incidents alarmants ont été recensés : des individus ont frôlé la mort à Kamanyola, et dans la plaine de la Ruzizi, 7 personnes ont perdu la vie et plus de 75 hectares ont été dévastés.

Cette situation alarmante résulte d’une combinaison de facteurs environnementaux et socio-économiques qui poussent ces grands mammifères à quitter leur milieu naturel. La fragmentation de l’habitat, accentuée par l’intensification des activités agricoles et l’expansion démographique, est l’une des causes principales de ce conflit homme-faune.

Kennedy Mpusi, un jeune entrepreneur local, lance un appel urgent aux autorités : “Si aucune mesure n’est prise, nous risquons de perdre des vies humaines”, s’exclame-t-il, visiblement effrayé. “J’ai vu de mes propres yeux ces créatures gigantesques”, ajoute-t-il, la voix pleine d’angoisse. Ces hippopotames s’éloignent de la rivière, parcourant plus de deux kilomètres au-delà du périmètre de dérivation ou zone tampon.

Face à cette crise, les autorités locales et les organisations de conservation de la nature doivent impérativement élaborer des solutions. La mise en œuvre de stratégies communautaires et participatives est essentielle pour assurer une protection durable des hippopotames tout en sécurisant les zones agricoles riveraines.

Interrogé sur le sujet, Mushigo Tshombe Pierrot, porte-parole de la société civile environnementale, exhorte les riverains à changer leur perception des hippopotames, souvent considérés comme nuisibles, et à favoriser une coexistence pacifique. Il souligne que pour prévenir le conflit homme-faune, il est crucial de respecter les 10 mètres de berge en évitant toute activité agro-pastorale, de reboiser avec des arbres d’agroforesterie, d’éviter de polluer l’eau, l’air et la végétation. Ces mesures, selon Hassan Shabani, journaliste local, permettront de prévenir de futurs conflits.

La situation à Kamanyola met en lumière la nécessité d’une gestion durable des ressources naturelles et d’une coexistence harmonieuse entre l’homme et la faune sauvage. L’implication de toutes les parties prenantes, des autorités locales aux communautés locales, est indispensable pour trouver des solutions durables à ce conflit croissant.

  • Egide Kitumaini

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