RDC : A quand la fin de l’impunité commis contre les journalistes ?
523 cas d’attaques diverses contre la presse dont 5 journalistes tués, au moins 160 cas d’arrestations des journalistes, plus de 130 journalistes et professionnels des médias ont été victimes des menaces ou des violences physiques. Des médias sont attaqués, fermés ou des émissions interdites, soit 123 cas enregistrés.
C’est le bilan de l’organisation Journaliste en danger (JED) publié dans son rapport annuel sur « le Bilan de la liberté de la presse sous le premier mandat du Président Félix Tshisekedi ». C’est à l’occasion de la célébration ce jeudi 2 novembre 2023, de la Journée Internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes.
Un quinquennat considéré comme celui de tous les espoirs pour les journalistes congolais, après le long règne de Joseph Kabila à la tête de la RDC et qui était marqué par des brimades, des attaques et fermetures des médias, des arrestations et violences allant parfois jusqu’aux assassinats des journalistes indique ce rapport.
Le mandat de Tshisekedi était alors présenté comme celui de la rupture entre l’ancien régime et le nouveau pouvoir, issu de la première alternance politique et pacifique du pays.
Le Président Félix Tshisekedi s’étant engagé, dans son discours d’investiture, à faire des médias « des véritables 4ème pouvoir » ; à œuvrer pour le respect des droits fondamentaux, et à sensibiliser les forces de sécurité au respect des droits et libertés des journalistes à exercer leur mission d’information sans crainte des représailles ».
Dans son rapport 2023, JED fustige les promesses non tenues du nouveau Président et constate qu’aucune action d’envergure n’a été prise, ni sur le plan politique, judiciaire et sécuritaire pour rendre plus sûr l’exercice du métier de journaliste, en dépit de l’adoption d’une nouvelle Loi sur la presse issue des Etats généraux de la Communication et des médias qui n’a jamais été publié au Journal Officiel, plus de huit mois après sa promulgation par le Chef de l’Etat.
Pour JED, les conséquences de ces promesses non tenues se traduisent par les assassinats, les menaces, agressions et arrestations des journalistes ; les fermetures et pillages des médias, enregistrés chaque année depuis son avènement au pouvoir à savoir : 85 cas (2019), 116 (2020), 110 cas (2021), 124 cas (2022) et 88 cas (2023).
- Melchior Nyamugabo